Je t’ai écrit cent fois dans ma tête toute la nuit. Des
mots, des images et des mélodies ont défilé dans la petite histoire qui me lie
à toi. Et voilà que ce matin, mes doigts comme ma gorge se nouent devant mon
écran, incapable de sortir le moindre son, d’aligner la moindre lettre. Les
mots sont insignifiants et pourtant vitaux.
Je te connais trop peu et pourtant tu m’as été familière dès
le premier instant. Quand j’ai aperçu ton visage pétri d’une douleur qui ne
t’en rendait que plus belle, j’ai compris que tu n’y survivrais pas. L’univers
de l’exil était irrespirable et fatal. J’ai compris désormais avec toi qu’il
était possible de mourir de chagrin.