lundi 14 décembre 2020

Non C'est Non! Contre le harcèlement sexuel

Une idée cadeau pour vos #adolescent.e.s, à glisser sous le sapin, dans leurs cartables ou sur leurs tables de chevet. 

Y sont abordés des sujets qui les concernent directement: les #amour.s, la #sexualité, la #jalousie, le #consentement, l'#homophobie, le #racisme, le #harcèlement_sexuel, le #cyber_harcèlement, l'#emprise, #metoo et bien d'autres thématiques. 

Des adresses utiles et références y sont mises à disposition en cas de besoin.

Livre écrit par Nadia Leïla Aïssaoui et illustré par Edith Carron.

Disponible chez Actes Sud Junior et dans vos librairies.

Deborah Levy, le chemin de la liberté au présent

Dans les deux volets parus aux éditions du Sous-Sol «Ce que je ne veux pas savoir» et «Le Cout de la vie», Deborah Levy nous livre une merveilleuse «autobiographie vivante» dont les premières phrases donnent d’emblée le ton de la réflexion et nous entraînent dans les méandres de l’intime.

Les damnés de l’Algérie

«ô vie ! maintenant je te comprends, tu es pareille que n’importe quelle femme chaste, chaque fois que j’approche de toi, tu prends tes distances et quand je m’éloigne tu me fais signe de venir, alors je suis de nouveau pris de désir de te satisfaire (…) je dis «peut-être…», mais tu restes toi-même, on ne peut pas échapper à la douleur chronique que tu infliges sauf en perdant l’espoir, la gourmandise, l’amour. On ne peut t’échapper qu’en te surprenant.»  (Un jour idéal pour mourir de Samir Kacimi, traduit de l’arabe par Lotfi Nia, Actes Sud, 2020).

C’est ainsi que Halim a décidé de quitter la partie du petit jeu sans fin, que lui livrait une vie sans issue heureuse. Au moins pensait-il, il aura eu le courage de décider de sa destinée, il aura eu prise sur ce jeu dont il n’avait pas choisi les règles.

Voyage au bout de l'amour

S’il est une ville qui pourrait prétendre aux rangs privilégiés de muse universelle elle s’appellerait Paris. Un écrin chargé d’histoire et de vécus romanesques qui n’a pas fini de subjuguer artistes, écrivain.e.s et poètes, souvent au premier regard.

Nabil Naoum, écrivain égyptien en fait partie. C’est la raison pour laquelle il a choisi d’y donner vie à son recueil « l’éclipse et autres nouvelles » (Actes Sud, 2020) dont le thème principal est l’amour.

lundi 23 novembre 2020

L'affaire de la "Lycéenne d’Oran"

En attendant un dénouement et les réactions officielles des principaux concernés à savoir le proviseur du lycée et/ou sa hiérarchie, il me semble important de remettre un peu de perspective dans l’histoire et surtout d’en tirer quelques éléments d’analyse en dehors de toute personnalisation que ce soit de l’élève ou du proviseur.

Il se peut que ce dernier nie en bloc les faits ou ne comprenne pas qu’une pratique somme toute banale et routinière dans le milieu de l'éducation soulève autant d’indignation. Au fond ce qui est digne d’intérêt n’est pas tant de connaître son état d’esprit que les questions sous-jacentes à cette histoire.

Que nous révèle en partie cette affaire ?

jeudi 4 juin 2020

L’autodéfense, entre violence et révolution politique

Dans les huit chapitres qui constituent son livre Se défendre, une philosophie de la violence (La découverte, 2019), Elsa Dorlin déroule l’histoire constellaire des mouvements de «la violence défensive» et des luttes dont le corps dominé a constitué la principale archive. Elle explore une généalogie liant les savoirs et cultures syncrétiques de l’autodéfense esclave, aux techniques de combats des organisations juives contre les pogroms en Europe de l’Est, à la philosophie des Black Panther, aux patrouilles d’autodéfense queer et aux praxis d’autodéfense féministe en Amérique, au ju-jitsu pratiqué par les suffragistes anarchistes anglaises. 

vendredi 8 mai 2020

Le coronavirus, réfugié de la destruction environnementale


C’est dans une forme d’urgence que Paolo Giordano s’est emparé de l’écriture pour appréhender la pandémie du coronavirus (Contagion, Seuil, 2020). Écrire pour ne pas oublier. Consigner ce moment tragique, apprendre de cette épreuve car il est conscient que la reprise pourrait engager de nouveau l’humanité dans sa course folle. 

Auteur de La Solitude des nombres premiers, Le Corps humain, ou encore de Dévorer le ciel, Giordano n’est pas seulement écrivain mais aussi docteur en physique. Ce savoir lui confère un sens aigu de l’observation des tumultes de la matière de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Familier de l’univers scientifique, il est à même de mettre de la pensée là où on pourrait ne voir que des chiffres, des équations et des germes. Il inscrit dans un tout cohérent, la pandémie comme un ravage écologique dont l’Homme serait la principale source.

dimanche 22 mars 2020

Confinement - Episode 2: Les confinées à perpétuité

Les confinements se suivent mais ne se ressemblent pas, aussi, les expériences sont autant singulières qu’il y a des confiné.e.s.

De là où je viens et sans doute dans de nombreux pays, l’expérience du confinement est éminemment féminine. Je peux affirmer que des millions de femmes ont été et sont encore aujourd’hui confinées parce qu’elles sont femmes, tandis qu’aucun homme ne l’a, à ma connaissance, été en raison de son genre.
Pour ma part, devoir rester entre quatre murs ne m’invite donc pas à convoquer des métaphores romantiques, mais suscite au contraire une sensation traumatogène d’une réclusion quotidienne non désirée vécue par des millions de mes semblables. Non pas que je remette en question le caractère impérieux du confinement d’un point de vue sanitaire, il réveille cependant en moi une peur archaïque de voir sévir de nouveau le fantôme du geôlier symbolique que je croyais avoir définitivement chassé. Dans cet entravement, cette limitation du mouvement, le sentiment d’asphyxie ne tient pas seulement de mon expérience personnelle. Je l’ai hérité de plusieurs générations de femmes que j’ai contemplées, aimées, plaintes, comprises, haïes parfois. Je n’avais pas choisi de porter leur fardeau jusqu’à ce que je réalise que leur condition était aussi la mienne.

Tableau de Aziza El Aabidi - Morocco, vu sur "Arab Women Artists"

mercredi 18 mars 2020

Confinement - Episode 1: Le temps suspendu

Avec une épidémie d’une virulence rare, l’annonce du confinement était inéluctable et on ne peut que l’approuver. 15 jours, peut-être plus, et voilà que le temps se suspend. Il se fige, comme si une guerre ou une catastrophe naturelle faisaient soudain irruption dans nos vies rythmées par le travail et une vie sociale et militante effrénées.
C’est comme un tsunami dont la grande vague encore lointaine ne nous permettait pas de mesurer le risque car le «nez dans le guidon», nous n’avons pas remarqué les vagues se retirant en signe annonciateur de l’apocalypse. 

lundi 10 février 2020

Sur les rives de la misère

Avec ce roman dont le titre est inspiré d’une chanson de Fayrouz N’appelle pas, il n’y a personne, Youssef Fadel, écrivain marocain, clôt superbement une trilogie qui vient enrichir son œuvre prolifique.
Si dans les deux premières parties il est question de l’arbitraire du pouvoir royal, des intrigues de la cour ainsi que de la répression qui a suivi l’attentat manqué contre le roi en 1972, ce troisième volet aborde la pauvreté comme thème transversal.  Il y dénonce les conditions socio-économiques d’une partie de la population, résultant de la politique pratiquée durant le règne de Hassan II.  

samedi 11 janvier 2020

Contre le Harcèlement Sexuel

Une présentation, en musique et en images, du livre "Non C'est Non, Contre le Harcèlement Sexuel", 
écrit par Nadia Leïla Aïssaoui et illustré par Edith Carron, 
paru chez Actes Sud Junior, Paris, 2019.
Remerciements à Karim Majed pour le montage.

Sortir de la masculinité dominatrice

Il est rare qu’un écrivain explore la masculinité à partir d’une remise en question personnelle, nourrie d’une conviction qu’une injustice historique est faite aux femmes. Le plus souvent, les analyses relatives aux «causes féministes» émanent de chercheuses engagées et concernées par les discriminations. Cette fois c’est un homme, Ivan Jablonka, qui déconstruit dans son nouvel ouvrage «Des hommes justes» (Editions du Seuil, Paris 2019) les représentations liées au masculin et porte un regard très critique sur le modèle dominant. Il soutient la possibilité d’en sortir en adoptant d’autres. «Il y a mille et une façon d’être un homme (…). On peut concevoir un homme féministe, mais aussi un homme qui accepte sa part de féminin, un homme que la violence et la misogynie révulsent, un homme qui abandonne les rôles qu’on lui a fait endosser, un homme sans l’autorité, l’arrogance, le privilège, la prétention de représenter l’humanité tout entière».