C’est dans une forme d’urgence que Paolo Giordano s’est
emparé de l’écriture pour appréhender la pandémie du coronavirus (Contagion, Seuil, 2020). Écrire pour
ne pas oublier. Consigner ce moment tragique, apprendre de cette épreuve car il
est conscient que la reprise pourrait engager de nouveau l’humanité dans sa
course folle.
Auteur de La Solitude des nombres premiers, Le Corps humain,
ou encore de Dévorer le ciel, Giordano n’est pas seulement écrivain mais aussi
docteur en physique. Ce savoir lui confère un sens aigu de l’observation des
tumultes de la matière de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Familier de
l’univers scientifique, il est à même de mettre de la pensée là où on pourrait
ne voir que des chiffres, des équations et des germes. Il inscrit dans un tout
cohérent, la pandémie comme un ravage écologique dont l’Homme serait la
principale source.