Dans son nouveau roman, Un détail mineur (Editions Sindbad, Actes-Sud, Novembre 2020), Adania Shibli nous présente un récit en deux temps qui se déroule en Palestine à un demi-siècle d’intervalle.
C’est dans la fournaise du désert du Néguev que se situe la narration de la première partie. Nous sommes en aout 1949, quelques mois après l’expulsion des palestiniens (La Nakba) suite à la proclamation de l’état d’Israël et la guerre israélo arabe. Un peloton de l’armée israélienne se déploie dans cette zone aride pour ratisser la région et en chasser les derniers arabes. Dans son camp militaire, se met en place une routine décrite par l’autrice avec une précision dénuée de fioritures, presque chirurgicale qui semble être un éternel recommencement. Ainsi, les gestes quotidiens et répétitifs de l’officier maniaque, la chaleur écrasante, l’aboiement du chien, la persistance de certaines odeurs, et l’enchainement cyclique des jours et des nuits installent une atmosphère suffocante.