Après quinze années d’absence de l’univers du roman, Najwa Barakat fait un grand retour en signant son septième ouvrage «Monsieur N.» (traduit en français par Philippe Vigreux chez Sindbad/Actes Sud). Quinze années d’abstinence d’écriture durant lesquelles l’écrivaine a éprouvé selon ses dires une «sursaturation» par les mots qui lui a causé une sorte «d’anorexie langagière» et qui l’a tenue tout ce temps à distance de la chose.
Il faut dire que l’exploration du thème de la violence dans une œuvre littéraire est un exercice particulièrement éprouvant surtout lorsqu’il est inspiré d’une réalité qui souvent dépasse la fiction. Cette réalité puise son inspiration au Liban, pays natal de l’écrivaine, dont les tragédies se succèdent encore et réactivent à chaque fois les traumas antérieurs.